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HISTOIRE DE LA VILLE

Si Ars-sur-Moselle m'était conté

Que l'on soit Arsois de naissance ou d'adoption, d'origine française ou étrangère, c'est en plongeant dans l'histoire de notre ville que nous trouvons nos racines. Les murs qui nous entourent portent en eux les souvenirs des hommes et des femmes qui les ont construits. Leur passé est notre présent, et nous, habitants d'Ars-sur-Moselle, sommes les acteurs de l'histoire qui se construit chaque jour et qui deviendra l'héritage de nos enfants.

À l'aube des années 2000, alors que le temps continue son inexorable passage, je vous invite à un voyage dans le passé. À travers ce regard rétrospectif, découvrons ensemble l'âme d'Ars-sur-Moselle. J'espère que cette exploration éveillera la curiosité des Arsois, les incitant à découvrir leur ville sous un nouveau jour et à participer aux visites guidées gratuites proposées par le syndicat d'initiative du Val de Metz et la commune.

L'Antiquité : Ars-la-Romaine

Il y a près de deux mille ans, Ars-sur-Moselle émergeait, coïncidant avec l'avènement du christianisme. Comme beaucoup d'autres régions françaises, la civilisation romaine façonna notre ville. Ce petit village de paysans gaulois, établi sur les berges de la Moselle, se transforma avec la construction de l’aqueduc romain, un monument emblématique de l’Empire. Long de 22 kilomètres, cet aqueduc acheminait l'eau depuis Gorze jusqu'aux thermes de Divodurum (aujourd'hui Metz). Commencé au 1er siècle et achevé au 4e siècle, il reflète l'apogée des Médiomatriques (les Lorrains romanisés), qui bénéficiaient alors des avancées remarquables de la civilisation romaine : thermes, égouts et chauffage par le sol.

La partie aérienne de l'aqueduc, avec ses plus de 110 arches majestueuses, traversait la Moselle et reliait Ars à Jouy, sur une distance de 1 128 mètres. Ce chef-d'œuvre, construit par des milliers d'ouvriers, contribua à la création d'une véritable ville autour du chantier. Militaires, esclaves, architectes et ingénieurs ont façonné l'économie locale, posant les bases de ce qui allait devenir Ars-sur-Moselle.

Aujourd'hui, les vestiges de cet aqueduc, dont sept arches subsistent encore, sont des trésors inestimables de notre patrimoine, à la fois local et national.

Le nom de la ville, Ars, ne proviendrait probablement pas des arches mais du mot latin arsis, signifiant promontoire. En effet, les militaires romains installèrent leur camp sur les hauteurs actuelles de l'église Saint-Martin, dominant la vallée. Baptisée Villa d'Ars par les Romains, la ville a connu plusieurs appellations au fil des siècles : Aires-sur-MoselleArs-sur-Mozelle, et Ars an der Mosel.

Le Moyen Âge : Entre Vignes et Moulins

Après les invasions, telles que celle des Huns en 451, et les nombreux conflits de l'époque, le clergé prit progressivement possession des terres d'Ars-sur-Moselle, probablement dès le 9e siècle. Entre 1325 et 1505, l'église sur les hauteurs fut fortifiée, symbole de la résilience de la ville. Détruite par un incendie en 1807, cette église témoigne de l’esprit de résistance des habitants.

Au Moyen Âge, la viticulture devint une activité centrale pour Ars-sur-Moselle. Les terres étaient couvertes de vignes, et les récoltes étaient en partie réquisitionnées par les ecclésiastiques. Plusieurs abbayes lorraines et le chapitre de la cathédrale de Metz se partageaient les terres viticoles d'Ars. Bien que le vin produit ne soit pas de renommée internationale, le petit gris arsois était très apprécié localement et même exporté. En 1844, Ars comptait 197 hectares de vignes, faisant de la commune l'une des plus grandes régions viticoles du département. Vers 1875, la firme Kupferberg produisait du vin mousseux sur le site de l'actuel Migros, place de la République. Malheureusement, le phylloxéra mit fin à cette prospérité viticole.

Les moulins, également omniprésents grâce à la rivière Mance, étaient un autre pilier de l'économie locale, depuis le Moyen Âge jusqu'au 20e siècle. En 1842, six moulins à farine étaient encore en activité, et en 1893, la Grande Papeterie fabriquait de la pâte à papier, poursuivant ainsi la tradition artisanale de la ville.

 

L’ère industrielle et moderne : L’expansion d’Ars-sur-Moselle

À partir du 19e siècle, Ars-sur-Moselle entre dans une ère d'industrialisation. La construction de la voie ferrée en 1850 relie la ville aux grands axes commerciaux, stimulant l'essor industriel. La Grande Papeterie, les fonderies et d'autres industries locales se développent, transformant le visage de la ville avec de nouveaux quartiers, écoles et infrastructures publiques.

 

Aujourd’hui : Une ville en pleine évolution

Au 21e siècle, Ars-sur-Moselle continue de se transformer tout en préservant son riche patrimoine. La ville s'engage dans des projets ambitieux de modernisation, tout en restant fidèle à son histoire. Que ce soit à travers la réhabilitation des espaces publics, le développement de nouvelles infrastructures ou l'organisation d'événements culturels, Ars-sur-Moselle demeure une ville dynamique, portée par l'héritage de son passé et l'ambition de ses habitants.

En redécouvrant notre histoire, nous nous reconnectons avec les racines profondes qui nous lient à ce territoire, tout en contribuant à bâtir l'histoire de demain.

Dernière mise à jour le 09.09.2024

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